Briser la dépendance à l'aide alimentaire!

Région du Lac Turkana, Kenya

Les femmes Turkana recherchent de nouvelles pistes pour nourrir leur famille. 

Le peuple Turkana habite dans le district  de Turkana au Nord-Ouest du Kenya, à l’ouest du lac qui porte le même nom. A l’origine, les Turkana étaient des éleveurs nomades : leur alimentation principale (de base) se composait essentiellement du lait et du sang de leur bétail, surtout des bœufs et des chèvres. Le territoire aride autour du lac Turkana a forcé les nomades à se tourner vers des sources d’alimentation alternatives : crocodiles et serpents, poissons et baies de toutes sortes. Ceci serait impensable pour d’autres populations d’éleveurs en Afrique. Bon nombre de Turkana sont même devenus sédentaires et gagnent désormais leur vie au moyen de la pêche au bord du lac Turkana et de l’agriculture au bord du fleuve Turkwell. D’autres continuent leur vie de nomade qui devient de plus en plus difficile dans cette région rêche.

Au cours des dernières années les habitants du district de Turkana sont devenus à plusieurs reprises dépendants de l’aide alimentaire, comme de longues périodes de sécheresse ont causé la famine. Le diocèse de Lodwar a créé un programme qui a pour but de soutenir les habitants des villages dans cette situation pénible. Le programme s’adresse surtout aux femmes, étant donné que ce sont le plus souvent elles qui sont responsables pour l’alimentation de la famille.

Ainsi des formations continues sont offertes afin d’apprendre diverses activités telles que faire du pain ou découvrir de nouvelles méthodes d’agriculture et d’élevage. L’agriculture est particulièrement promue dans les petits villages qui se situent aux alentours des fleuves. L’élevage se pratique partout dans la région. Tous les ans 400 femmes participent à ce programme.

Une nouvelle espèce de chèvre augmente la production de lait 

P1020359Partage.lu rend régulièrement visite aux organisations partenaires sur le terrain pour être au courant du déroulement du projet. Ces voyages incluent aussi des visites chez des familles bénéficiaires du programme qui se sont portées volontaires pour essayer  l’élevage d’une nouvelle espèce de chèvres. Une femme nous explique que cette chèvre est un peu plus exigeante en ce qui concerne la nourriture et le logement que l’espèce locale. Néanmoins cette élévatrice se montre très satisfaite étant donné que cette race produit beaucoup plus de lait. Le croisement avec les chèvres locales devrait rendre les « nouvelles » chèvres encore plus résistantes et adaptées aux conditions locales. Les premiers résultats sont très encourageants et les chèvres se reproduisent comme prévu. En voyant les bons résultats, d’autres familles veulent se joindre à l’élevage des « nouvelles » chèvres. C’est pourquoi le programme actuel prévoit d’étendre cette activité.

 

 

 

 

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Qui sont-ils ?

La population du district du Turkana se compose à plus de 70 % de nomades, le reste s’est sédentarisé dans de petites communes rurales où sévissent la pauvreté la plus totale et la faim, où l’eau potable est polluée et où les soins médicaux sont mauvais. Le taux d’analphabétisme y est élevé car les gens ont peu d’occasions pour s’éduquer. Une grande partie des gens n'est pas en mesure de communiquer dans une autre langue que dans leur langue maternelle.

Quels sont leurs problèmes ?

En général, la population sédentarisée est pauvre, en particulier au Turkana. Elle n’est pas en mesure de produire suffisamment de produits agricoles pour subvenir à ses besoins et compte la plus grande partie de l’année sur l’aide alimentaire qu’on lui fournit. Dans ces communautés, la pauvreté se manifeste par la faim, l’analphabétisme et le manque d’accès à l’éducation de base, à l’eau potable, aux soins médicaux les plus élémentaires et au logement. Cette situation est le résultat d’un manque de ressources autres que le bétail, de la mauvaise intégration au reste de l’économie et de la sécheresse. Le passage d’une existence nomade fondée sur une économie reposant sur l’élevage à une vie sédentarisée dépendant du système monétaire signifie que les gens ont abandonné le mode de vie qu’ils comprenaient le mieux pour en adopter un autre qui leur offre peu de ressources.

La création de petites entreprises pourrait fournir une possibilité de venir en aide à ces différents groupes de population. Toutefois, monter une affaire dans les zones arides et semi-arides est extrêmement difficile, si bien que la majorité des activités génératrices de revenus fournissent tout juste de quoi subsister. D’abord, les ressources financières nécessaires pour investir dans des entreprises sont rares et l’infrastructure n’est pas propice à leur création.

Dans ce domaine, les sècheresses fréquentes qui entament considérablement l’autonomie de la population ont des répercussions négatives. Les gens finissent par ne plus se croire capables de monter une affaire qui marche bien. Dans la plupart des cas, on attend de ceux qui ont créé une entreprise qu’ils soutiennent financièrement les membres de leurs familles sans que des plans de soutien aient été établis préalablement, ce qui perturbe totalement le cours de leurs affaires et par conséquent la bonne marche de celles-ci. L’insécurité due aux vols de bétail a de sérieuses répercussions sur l’évolution des affaires car elle entraîne la perte de biens, de clients et d’un temps précieux.

Jambo : bienvenue au Kenya et plus particulièrement dans la région du lac Turkana!

Situation géographique

A l'extrême nord du pays, le lac Turkana est le plus grand lac salé au monde situé dans une zone désertique. Couvrant 7 200km², cette véritable mer intérieure s'étend jusqu'à la frontière éthiopienne.

Après la traversée des étendues volcaniques et désertiques du Nord, les magnifiques eaux turquoises et vertes du lac apparaissent comme une vision irréaliste : on l'appelle aussi « Mer de Jade ».

L'écosystème de Turkana, hérité de la préhistoire, est très particulier : le lac est alimenté par le nord, par des rivières éthiopiennes, mais il n'a pas d'évacuation. La température atteignant parfois les 50°C, le lac se vide par évaporation, et sa teneur en sel s'accentue.

Tous ces facteurs réunis contribuent à créer au lac Turkana un environnement unique : on y trouve notamment des perches du Nil, des hippopotames, mais surtout la plus grande population de crocodiles au monde.

Population

Entouré par la Somalie, l'Ethiopie, l'Ouganda et la Tanzanie, le Kenya compte 38,6 millions d'habitants. L'espérance de vie à la naissance y est de 52 ans. Le pays accueille par ailleurs plus de 500 000 réfugiés sur son territoire, principalement des Soudanais et des Somaliens.

Le district Turkana compte une population de 294 763 personnes dont 34 615 enfants âgés de moins de cinq ans et 54 530 femmes en âge de procréer (15-49 ans). Ces catégories de la population sont les plus vulnérables. Le district enregistre le pire taux de mortalité maternelle et infantile du pays. L'élevage est la principale activité économique et la population est majoritairement composée de pasteurs nomades. Le peuple Turkana est surtout présent au nord-ouest du Kenya dans la région chaude et aride située à l'ouest du Lac Turkana, mais également en Éthiopie et à un moindre degré au Soudan.

La population se compose à soixante-dix pour cent de bergers nomades. La responsabilité de la sécurité et la surveillance des troupeaux incombe aux hommes. Les femmes, elles, s'occupent des produits animaux (viande, sang, lait et ghee – un beurre clarifié) et de l'alimentation des familles. Le reste de la population se compose de bergers semi-nomades ou de cultivateurs qui pratiquent l'agriculture le long des rivières ou au moyen de systèmes d'irrigation. Ces gens se livrent parallèlement à des activités génératrices de revenus.

Climat

Le district de Turkana se situe dans la zone aride et semi-aride du Nord-Ouest du Kenya. Les températures sont élevées, plus de 35 º C durant toute l'année alors que les précipitations sont irrégulières. La moyenne des précipitations annuelles est de moins de 250 mm dans la région du lac Turkana alors que la moyenne nationale est de plus de 1000 mm. C'est surtout la grande fluctuation du volume de précipitations qui pose problème. Durant les années particulièrement sèches on peut mesurer moins de 20 mm de précipitations alors que durant les années riches en pluies les précipitations peuvent monter jusqu'à 300 mm par an.

En général on peut dire que la région de Turkana est trop sèche. C'est pourquoi il y a peu de végétation sur ses terres à caractère volcanique.

Le changement climatique

Les nomades Turkanas du nord Kenya sont un petit groupe d'Hommes vivant depuis la nuit des temps en harmonie avec leur bétail. S'ils ont résisté des milliers d'années durant pour conserver une manière de vivre basée sur leur vaches, moutons, chèvres, ânes et dromadaires, en harmonie avec la nature, ils sont aujourd'hui confrontés à une menace qui risque de les faire disparaître à tout jamais : l'accélération des changements climatiques qui rend plus complexes leurs possibilités d'adaptations. Jamais les Turkanas n'avaient été menacés de la sorte. Pour eux, le réchauffement climatique a des implications concrètes, visibles, immédiates.

Aujourd'hui, le district de Turkana fait partie des zones les plus touchées par la sécheresse dans la Corne d'Afrique. Cette situation affecte gravement les populations. La plupart des établissements de santé ont enregistré des cas accrus d'infections de paludisme, de trachome, de varicelle, de pneumonie. L'incidence des maladies diarrhéiques a augmenté de manière anormale. L'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans et des femmes en âge de procréer s'est considérablement détérioré.

Les parents retirent leurs enfants de l'école car ils partent en quête d'eau et de nourriture. Ce qui affecte le taux d'alphabétisation qui ne s'élève qu'à 7.3%. De plus, la communauté déserte souvent les séances de sensibilisation sur l'utilisation des services de santé à moins qu'une distribution de nourriture soit prévue

Situation économique

Les organisations non gouvernementales et les programmes organisés par les églises ont joué un rôle déterminant dans la création d'entreprises dans les communautés locales où ils aident principalement les groupes de femmes et de jeunes à monter et à gérer des affaires en groupes. Le soutien financier et l'enseignement de compétences en gestion sont les moyens couramment employés pour les aider. On essaye également de leur apporter des clients. Toutefois, en dépit de tous ces efforts, les résultats ne sont pas très fructueux. Les affaires se sont écroulées dès le moment où les organisations d'aide se sont retirées. La durabilité constitue par conséquent un problème majeur.

Les Turkana pratiquent le pastoralisme et le nomadisme. Le bétail occupe une place centrale dans leur culture. Selon leur tradition orale, ils se qualifient eux-mêmes de          « peuple du taureau gris ». Les chèvres, les moutons, les dromadaires, les ânes et les bovins constituent leur cheptel. Dans cette société, le bétail fournit non seulement du lait et de la viande, mais sert également de valeur d'échange pour le paiement de la dot.

Généralement, un jeune homme ne reçoit qu'une chèvre ou un mouton à partir duquel il devra former un troupeau. Lorsqu'il aura accumulé suffisamment de bétail, il pourra en utiliser une partie pour négocier des épouses. La polygamie est courante chez les Turkana, dans la mesure où la profusion du bétail détermine le nombre d'épouses qu'un homme peut négocier et prendre en charge.

Des programmes d'aide au développement ont tenté de développer la pratique de la pêche chez les Turkana, qui la considéraient précédemment comme un tabou. L'agriculture est également pratiquée de manière marginale.

Les Turkana sont réputés pour leur maîtrise de la vannerie. Ils utilisent l'osier, la paille et les fibres les plus dures des feuilles pour confectionner des paniers ou des nasses coniques, à proximité du lac.

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