Tôt le matin, à la place du marché d’Essazok, un village situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale camerounaise, Yaoundé. Lentement mais sûrement les gens arrivent de partout: des hommes et des femmes, des enfants, des familles entières. Certains d'entre eux ont été sensibilisés pendant des mois par les CAES sur la maladie immunodéficitaire, SIDA, par exemple sur la manière dont le virus se transmet, sur les mesures de protection qui existent et sur les maladies qui accompagnent le SIDA. D'autres ont été informés de manière ponctuelle par les organisations partenaires sur l'action de ce jour. Aujourd'hui, l'unité mobile de dépistage du ministère camerounais de la Santé arrive à Essazok. Une camionnette anodine de prime abord, mais équipée de tout le nécessaire pour effectuer et analyser quotidiennement le test du VIH pour environ 300 personnes, s'est arrêtée sur la place du marché.
Dépistage anonyme du VIH
La procédure est simple et réalisée de façon anonyme. Les villageois s'enregistrent avec des informations statistiques et leur numéro de téléphone auprès de l'unité mobile et obtiennent un numéro qui sert à leur identification pour la suite de la procédure. Personne ne révèle son nom ici, car le sujet est trop délicat et sensible pour cela. Ensuite, les gens se dirigent vers la prise de sang. Une piqûre dans le doigt suffit et le résultat est disponible après 20 minutes. Pendant le temps d'attente, toutes les personnes testées ont la possibilité de consulter un médecin qui s’occupe gratuitement de leurs autres soucis de santé. Les CAES fournissent les médicaments nécessaires. Après avoir consulté le
médecin, les villageois sont informés du résultat de leur test personnel dans un environnement confidentiel.
Testé séropositif - et maintenant?
Pendant toute la journée, l’affluence ne diminue pas. A la fin de la journée, on nous communique le verdict: 279 testés, dont 18 séropositifs. Certains villageois montrent ouvertement leur soulagement, ils sont probablement séronégatifs : on leur dit comment continuer à rester en bonne santé et à se protéger. Mais même pour les personnes qui ont découvert qu’ils sont séropositifs, le résultat est davantage un nouveau départ qu'une condamnation à mort. Ils recevront désormais gratuitement les médicaments antirétroviraux. Les CAES les conseilleront, répondront à leurs questions et les encourageront à suivre leur traitement.
Martine Regenwetter