La construction du barrage Belo Monte sur le fleuve Xingu a démarré en 2011. Lorsque les travaux seront achevés, ce barrage, le troisième plus grand du monde, fournira de l’électricité pour le boom économique du Brésil. Le prix à payer est exorbitant : violations flagrantes des droits humains et environnementaux, notamment des menaces de mort, des répressions, l’inondation de 400 km2 de forêt tropicale, l’expulsion de 14.000 riverains et le déplacement forcé de 20.000 habitants de la ville d’Altamira. Dès le début, le projet de barrage fait l’objet de critiques et rencontre une résistance massive : le projet menace non seulement les habitants de la ville d’Altamira, qui sera submergée en partie par le barrage, mais aussi la population indigène de la « grande boucle » du Xingu, qui souffrira de la destruction de son habitat. Le film documentaire « Count-Down am Xingu V » montre les mouvements de résistance et s’interroge sur les vrais bénéficiaires du barrage controversé. Malheureusement Belo Monte n’est pas un cas isolé : 150 nouveaux barrages devraient être construits en Amazonie.
Quel est le lien avec le Luxembourg?
Le documentaire démontre également les relations entre le projet du barrage et l’énorme scandale de corruption « Lava Jato » qui, partant de l’entreprise brésilienne de construction Odebrecht, a secoué toute la classe politique brésilienne et mené à des enquêtes judiciaires dans une dizaine d’Etats. Le Luxembourg a un lien direct avec le groupe Odebrecht : depuis 2013, cinq filiales ont été créées au Grand-Duché qui financent notamment des projets de barrages en Amérique latine.
Discussion avec le réalisateur Martin Keßler
Le journaliste et réalisateur Martin Keßler, originaire de Francfort/Allemagne, a suivi et documenté pendant 10 ans le projet du barrage de Belo Monte, ses impacts sur les communautés et l’environnement ainsi que les mouvements de résistance. Martin Keßler sera au Luxembourg en novembre sur invitation de l’ASTM / Alliance pour le climat Luxembourg et répondra à vos questions après les projections.