Inde0019 webReligions en Inde : une mosaïque religieuse…


Officiellement, la République de l’Inde est « secular », càd. laïque, ce qui signifie que l’État n’a pas de religion officielle et reconnaît toutes les religions de façon égalitaire. Néanmoins, la réalité est toute autre et ce modèle de cohabitation entre différentes religions n’a pas pu éviter des conflits intercommunautaires, ni dans le passé, ni actuellement.
Parmi les religions les plus pratiquées en Inde, se trouve évidemment en tête de liste l’hindouisme, pratiqué par environ 80% de la population, soit autour de 966 millions d’hindous, pour une population totale de 1,2 milliard d’habitants. La deuxième religion est l’islam, pratiqué par environ 13,8% de la population. L’Inde constitue, de ce fait, le deuxième (ou troisième, selon les sources) foyer de musulmans du monde, après l’Indonésie (et le Pakistan, selon les sources).

Les autres religions sont minoritaires : les chrétiens représentent 2,3% de la population. Quant aux sikhs, qu’on reconnaît à leur turban et leur barbe, ne forment que 2% de la population, alors que les bouddhistes, les jaïns, les parsis et d’autres ne comptent que 1,9% de représentants en Inde.
Cependant, l’Inde est le pays de naissance de plusieurs religions, à savoir le védisme (devenu par après l’hindouisme), le bouddhisme, le sikhisme et le jaïnisme.
Les deux principales religions en Inde
L’hindouisme
C’est la religion principale en Inde et l’une des plus vieilles au monde. Elle est née du védisme et la place prépondérante accordée aux rites est toujours restée l’une des caractéristiques majeures de cette religion. L’hindouisme est basé sur les livres sacrés, les quatre Veda, qui constituent le fondement de la philosophie hindoue : le Upanishad, le Mahabaratha, la Bhagavad Gita et le Dharma. Les principales pratiques effectuées par les croyants hindous sont la puja (offrande), la crémation des morts et la hiérarchisation par le système des castes.
L’islam
L’islam est la deuxième religion de. Le Coran, la parole d’Allah, révélé au prophète Mohammed par l’intermédiaire de l’archange Gabriel est le livre sacré des musulmans. L’Islam repose sur cinq piliers : la foi (Chahada), la prière (Salat), l’aumône (Zakat), le jeûne durant le mois du Ramadan et le pèlerinage (Hadj) à la Mecque. La présence de l’Islam en Inde remonte au 1er siècle de l’Islam, 711 après J.C. C’est du XIIIe au XVIIIe siècle que les conquérants musulmans Turcs, Afghans et Moghols ont établi leur hégémonie en Inde. Leur impact est très visible, notamment dans le nord de l'Inde, dans les expressions artistiques tels que l’architecture (p.ex. le Taj Mahal) et la poésie, notamment.

Conflits intercommunautaires en Inde

Lors du récent déplacement en Inde, il y a quelques jours, le Président français, Emmanuel Macron, n’a pas manqué de le souligner, à l’occasion de la visite du Taj Mahal en marge de la visite diplomatique que « la force de l’Inde tient et tiendra toujours dans sa capacité de marier ses religions et ses civilisations. » Néanmoins, un tel « mariage » semble de plus en plus compromis entre les nationalistes hindous, actuellement au pouvoir (Narendra Modi, premier ministre, appartient au parti Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), et la population musulmane qui représente 20% de la population, comme déjà mentionné ci-dessus.
Les tensions entre hindous et musulmans ne datent pas de hier, malheureusement. Depuis l’Indépendance en 1947, on peut relever de nombreux conflits et attentats entre les deux communautés religieuses les plus importantes en Inde. A titre d’exemple, citons la destruction de la mosquée d’Ayodhya (construite au XVIe siècle par le conquérant Bâbur), en Uttar Pradesh. En mars 1993, Bombay est secouée par plusieurs attentats terroristes. Ces émeutes religieuses auront coûté la vie à près de 2.000 Indiens, majoritairement musulmans.
Les derniers affrontements importants entre hindous et musulmans ont eu lieu dans l’État de Gujarat, dirigé à l’époque par Narendra Modi, premier ministre actuel. C’est dans la ville de Godhra, le 27 février 2002, qu’un incendie dans un train de pèlerins à destination d'Ayodhya a coûté la vie à 59 hindous. Des représailles contre la communauté musulmane dans les jours suivants ont provoqué, selon les sources officielles, plus de 1.000 tués et 75.000 réfugiés.
Certaines voix affirment même que les mesures de protection des vaches, multipliées par le premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi depuis sa prise de pouvoir en 2014, ne sont en réalité qu’une manière d’attaquer les minorités – musulmans, chrétiens,… – qui consomment de la viande de bœuf.
La situation religieuse en Inde est soumise de nouveau à de nombreuses tensions en ce moment. Néanmoins, souvenons-nous des paroles de Gandhi, (et rappelons-les également à Modi, qui invoque si souvent Gandhi) :
« En Inde, aucune loi ne peut être rédigée pour interdire l’abattage des vaches. Je ne doute pas que les hindous soient contre l’abattage des vaches. Moi-même j’adore et je prie la vache. Mais comment ma religion peut être la religion de tous les Indiens ? Cela signifierait une répression contre les Indiens non hindous. Nous avons crié sur tous les toits qu’il n’y aurait pas de répression au nom de la religion. Nous avons récité des versets du Coran dans les meetings. Mais si quelqu’un me force à les réciter, je n’aimerai pas cela. Comment je peux interdire l’abattage des vaches si quelqu’un souhaite le faire ? Ce n’est pas comme s’il n’y avait que des hindous en Inde. Il y a des musulmans, des farsis, des chrétiens et d’autres groupes religieux. L’hypothèse que l’Inde est devenue une terre pour les hindous est fausse. L’Inde appartient à ceux qui vivent en Inde. » (extrait du discours du mahatma Gandhi du 25 juillet 1947, prononcé après la partition de l’Inde et du Pakistan).

 


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